La réussite d’un projet dépend, en grande partie, de l’équipe qui en est en charge. Afin de libérer tout le potentiel des équipes produit, il est nécessaire d’adopter des modes de fonctionnement qui donnent de la fluidité aux processus, de l’autonomie aux collaborateurs, de la visibilité aux parties prenantes et de la valeur ajoutée aux clients finaux.
Les méthodes Agiles comme SCRUM, KANBAN ou SAFe proposent des cadres permettant de structurer les équipes produit en fonction de leurs contextes et objectifs. Encore faut-il bien appréhender ces méthodologies pour choisir la plus adaptée à mettre en place.
Pourquoi adopter une méthode Agile au sein d’un projet ?
L’Agilité repose sur une philosophie d’amélioration continue dont l’objectif principal est d’apporter un maximum de valeur à l’utilisateur. Il s’agit de s’adapter à ses besoins changeants et de supprimer l’effet tunnel avec des livraisons régulières et une meilleure visibilité apportée au projet. De nombreux cadres méthodologiques Agiles ont été créés afin de s’adapter aux contraintes et objectifs de l’entreprise ou du projet, ainsi qu’à la composition des équipes.
Les méthodologies Agiles se confrontent à celles plus rigides telles que l'approche en cascade ou le cycle en V, utilisées pour des projets aux besoins prédictibles de stabilité, robustesse et performance.
Les enjeux majeurs adressés par les méthodes Agiles
- Accélérer le Time to Market : les fonctionnalités livrées à chaque itération (appelée “sprint”) sont opérationnelles et peuvent ainsi potentiellement être tout de suite commercialisées.
- Permettre une meilleure adaptabilité aux besoins : l’obtention de feedbacks fréquents de la part des parties prenantes permet de revoir à tout moment les priorités en termes de réalisation.
- Apporter une meilleure visibilité projet aux parties prenantes : des démonstrations du produit sont organisées régulièrement, permettant de dresser un état d’avancement objectif du produit et d’éviter l’effet tunnel.
- Réduire les risques des livraisons : les fonctionnalités livrées émanent directement des besoins prioritaires des utilisateurs, réduisant le risque d’insatisfaction. Aussi, des phases de tests sont planifiées à chaque sprint pour s’assurer de la qualité des livraisons.
- Améliorer la productivité de l’équipe : l’interaction inter et intra équipe et la mise en place d’une équipe auto organisée favorisent l’implication des collaborateurs dans la réussite du projet. Par ailleurs, les rétrospectives régulières permettent une amélioration continue de l’organisation du travail.
Les critères de contexte favorable à l’adoption de méthodes Agiles
Dès lors qu’on engage un projet aux besoins instables et imprédictibles - par exemple le développement d’une application exposée à un écosystème turbulent, en constante évolution et fortement concurrentiel - la mise en place d’un cadre méthodologique Agile peut apporter de grands bénéfices. Encore faut-il bien connaître ces méthodologies pour savoir laquelle utiliser en fonction du contexte, des enjeux du projet et de l’équipe.
Organisation |
Caractéristiques du projet |
Un nombre réduit de personnes impliquées |
Une forte dynamique du changement |
De fortes compétences des développeurs |
De faibles adhérences avec d’autres produits |
Une organisation peu hiérarchique et silotée |
Un produit facilement testable |
Une facilité de communication à différents niveaux |
Une criticité réduite |
Une facilité à travailler de manière collaborative |
Des règles de gestion simples |
Les méthodologies SCRUM & KANBAN à l’échelle d’une équipe produit
Zoom sur la méthode SCRUM
La méthode SCRUM est l’une des méthodologies les plus utilisées lorsqu’une équipe autogérée souhaite débuter en Agilité, car elle est facile et pratique à mettre en œuvre et apporte des résultats rapides.
Le cadre méthodologique SCRUM définit des rôles, des processus, des cérémonies et outils ayant pour visée de produire la plus grande valeur business dans la durée la plus courte.
Les rôles au sein d'une équipe en SCRUM :
Une équipe SCRUM doit être autonome et pluridisciplinaire afin de disposer de toutes les ressources nécessaires pour terminer le travail.
Les 3 rôles principaux sont :
- Un PO ou PM qui est le garant du produit, de son contenu et de ses fonctionnalités : il représente les utilisateurs finaux et porte la voix des métiers.
- Un SCRUM Master qui est le garant de la méthodologie SCRUM auprès de l’équipe : il supervise les phases et rituels et aide l’équipe à atteindre ses objectifs.
- Une SCRUM Team composée de développeurs qui sont responsables de la complétion des user stories pour délivrer un produit opérationnel et de qualité.
Cela favorise la flexibilité, la créativité et la productivité de l’équipe.
Les processus et rituels de la méthodologie SCRUM :
Le backlog décompose le produit à réaliser en petites tâches priorisées (user stories), qui sont progressivement réalisées lors de phases de travail qui s’enchainent, appelées “sprints” ou encore « itérations ».
C’est au Product Owner que revient la tâche de créer ces items et de les rendre le plus explicite et transparent possible pour que l’équipe de développement puisse les comprendre, les estimer (en termes d’effort de réalisation) et les réaliser.
En moyenne, les sprints durent 2 semaines mais cela varie de 1 à 4 semaines en fonction des équipes et des projets. Ces phases permettent de livrer des produits de manière itérative et incrémentale.
Chaque sprint est bâti sur un objectif à réaliser et rythmé par un ensemble de rituels qui permettent de cadencer le sprint, de suivre l’avancement, s’assurer de la bonne réalisation des objectifs et de donner de la visibilité aux parties prenantes :
- Le Sprint planning : au début de chaque sprint, l'équipe s'accorde sur un objectif à réaliser, des tâches estimées et priorisées qui seront réalisées lors du sprint en fonction de la vélocité de l’équipe.
- Le Daily : tous les jours du sprint pendant 15 minutes maximum, l’équipe se synchronise, remonte ses difficultés et planifie le travail pour les 24 prochaines heures.
- Le Sprint Review (ou Démo) : à chaque fin de sprint, l’équipe partage les résultats du sprint aux parties prenantes pour valider la réalisation de l’objectif du sprint, revoir ensemble le travail qui vient d’être achevé et la/les fonctionnalité(s) créée(s) et définir les objectifs pour le prochain sprint (en fonction de la roadmap, des retours clients et des tâches restantes à retravailler).
- La Sprint Rétrospective : à chaque fin de sprint, l’équipe se réunit entre elle pour prendre de la hauteur sur le sprint qui vient de se terminer, partager les succès et points bloquants du fonctionnement de l’équipe, et définir un plan d’amélioration pour le prochain sprint.
Les principaux avantages et inconvénients de la méthode SCRUM
Avantages |
Inconvenients |
Méthodologie simple à mettre en œuvre et très structurée avec des rituels et des rôles définis.
|
Son avantage et aussi son inconvénient. Lorsqu’un Sprint est en cours il est possible de modifier son périmètre sans remettre en question l’objectif du sprint. |
Idéal pour les équipes novices qui veulent débuter en Agilité. |
Il n’est pas toujours simple de constituer une équipe pluridisciplinaire et suffisamment compétente pour se sentir autonome. |
Dû à sa structure plus rigide, SCRUM est idéal pour des projets bien cadrés et codifiés. |
Le fait d’imposer un système de gestion de temps peut constituer une contrainte, une rigidité face aux besoins changeants des clients finaux.
|
Les rituels SCRUM permettent de donner une grande visibilité au projet envers l’équipe de réalisation, les parties prenantes et utilisateurs finaux. |
|
Le timing strict permet des livraisons fréquentes et augmente donc le time to market. |
|
Méthode qui s’appuie sur des feedbacks fréquents des utilisateurs et parties prenantes pour continuellement améliorer la valeur ajoutée du produit |
|
Zoom sur la méthode Kanban
Les principes fondamentaux de la méthode KANBAN
- Limiter le Work In Progress : il s’agit de réaliser une tâche à la fois par membre de l’équipe et de limiter le nombre de tâches “en cours” en simultanée, pour éviter un goulot d’étranglement dans le travail à réaliser par l’équipe.
- Améliorer la visibilité et la collaboration de l’équipe : tous les membres de l’équipe doivent avoir accès en permanence au flux de travail, matérialisé sur un tableau KANBAN de pilotage.
- Impliquer l’équipe de réalisation : chaque membre de l’équipe doit bien définir et affiner les tâches à accomplir et communiquer auprès de son équipe.
- Favoriser une démarche d’amélioration continue : les processus et le fonctionnement de l’équipe doivent être continuellement surveillés et améliorés.
Les rôles au sein d'une équipe KANBAN
Dans l’équipe KANBAN, il n’y a pas de rôles définis, même s’il est commun de voir une personne dans l’équipe en charge de superviser l’avancement et les livraisons. Au même titre que SCRUM, les membres de l’équipe KANBAN doivent être pluridisciplinaires et responsabilisés.
Les processus de la méthodologie KANBAN
Le tableau KANBAN est au cœur de la méthode, bien qu’il puisse également être utilisé dans la méthodologie SCRUM. Il s’agit d’un tableau de pilotage visuel ayant généralement 3 colonnes : “à faire”, “en cours”, “terminé”, et qui permet de partager visuellement l’avancement des tâches, formalisées dans des cartes KANBAN.
Ces cartes KANBAN évoluent sur le tableau en fonction de leurs statuts et sont positionnées et réalisées par ordre de priorité par l’équipe de développement.
La principale différence avec la méthodologie SCRUM est dans la méthode de travail : l’équipe n’est pas soumise à une limite de temps pour la réalisation des tâches, mais à une limite de tâches embarquées en même temps par colonne. L’objectif est de limiter le WIP (Work In Progress) et les potentiels goulots d’étranglement, pour améliorer la productivité de l’équipe.
Les principaux avantages et inconvénients de la méthode Kanban
Avantages |
Inconvénients |
Méthodologie peu structurée et rapide à mettre en place.
Elle permet une meilleure gestion du temps pour l’équipe de réalisation. |
Basée sur une méthodologie de production (Toyota), elle ne s’adapte à l’ensemble des projets (aux tâches complexes, requérant des livraisons moins fréquentes par exemple), mais est plus adaptée aux projets répétitifs, de support ou maintenance. |
La visibilité apportée au projet est maximisée, et la circulation des tâches sur le tableau est rapide, permettant d’identifier facilement de potentiels blocages. |
Dû à sa structure peu cadrée, la méthode nécessite beaucoup de rigueur, de sérieux et d’adhésion de la part des membres de l’équipe.
|
La gestion visuelle du flux de travail apporte une totale transparence aux membres de l’équipe, ce qui renforce leur implication et cohésion. |
|
L’ordre de réalisation des tâches ne se base que sur leurs priorités, permettant d’atteindre une plus grande satisfaction utilisateurs.
|
|
Les points communs et différences entre les méthodes SCRUM et KANBAN :
Les ressemblances entre les méthodes SCRUM et KANBAN
Concept |
SCRUM & KANBAN |
Philosophie |
Les deux méthodes se basent sur un principe d’amélioration continue, d’optimisation du travail et des processus. |
Objectif |
Elles favorisent la réduction du time to market et place la satisfaction utilisateurs au centre des processus et priorités. |
Processus |
SCRUM et KANBAN permettent de décomposer un gros projet complexe en petites tâches actionnables rapidement.
Les projets menés en SCRUM et KANBAN sont mis en visibilité de toute l’équipe et des parties prenantes.
|
Les différences entre les méthodes SCRUM et KANBAN
Concept |
SCRUM |
KANBAN |
Rôles |
L’équipe SCRUM propose des rôles aux responsabilités et périmètres bien définis, avec à minima : un Product Owner, un Scrum Master, une équipe de réalisation. |
L’équipe projet n’a pas de rôle spécifique à la méthode KANBAN. Toutefois, il est fréquent qu’un membre de l’équipe soit en charge de superviser l’avancement du projet. |
Cadence de livraison Cadence de livraison |
Contrainte de temps : Les produits ou livrables sont livrés - partiellement - à la fin de chaque sprint, en fonction des objectifs et engagements définis par l’équipe en début de sprint. |
Les produits et livrables sont livrés en continu selon les besoins et priorités des parties prenantes. La contrainte se fait au niveau du nombre de tâches qui peuvent être embarquées dans chaque colonne du tableau. |
Rituels |
Les sprints de réalisation sont rythmés par un ensemble de rituels : le daily, sprint planning, affinage, démo, rétro. |
Pas de rituels prévus à l’avance, bien que le daily soit souvent en place dans les équipes KANBAN. Les démos et rétros s’organisent de manière ponctuelle, en fonction des besoins. |
Outils |
L’équipe projet a à sa disposition un Backlog, décliné en Sprint Backlog présentant l’ensemble des tâches à réaliser lors du sprint en cours. Le Sprint Backlog se suit sur un tableau similaire au KANBAN sauf que le flux de travail est entièrement décrit, depuis l’étape « À faire » jusqu’à celle du « Réalisé », où toutes les tâches devront figurer en fin de Sprint. |
L’équipe KANBAN suit un tableau comportant également des colonnes “A faire”, “En cours”, “Réalisé”, mais chacune a une limite stricte de tâches qu’elle peut accueillir pour limiter le WIP. Chaque tâche suit son cours et les nouvelles demandes sont ajoutées au fil de l’eau dans le tableau. |
Flexibilité et changements |
Les changements intervenant en cours de sprint sont à éviter, et à prendre en compte dans le prochain sprint. |
La flexibilité est accrue dans un projet KANBAN, il est possible d’apporter des modifications au projet et tâches en cours de route. |
La méthode SAFE, l’alternative pour les grandes organisations
Les méthodes Agiles comme SCRUM et KANBAN proposent des principes de travail efficaces et éprouvés à l’échelle d’une équipe, mais ne répondent pas aux questions suivantes :
- Comment mettre en place l’Agilité sur des projets ou programmes englobant plus de 20 – 30 collaborateurs ?
- Comment synchroniser entre elles une multitude d’équipes travaillant sur un même programme ?
- Comment piloter l’allocation des ressources des acteurs périphériques ?
- Comment accélérer le flux de valeur de bout en bout ?
Face à ces problématiques, il est intéressant de se tourner vers l’Agilité à l’échelle. La méthodologie Agile à l’échelle la plus utilisée par les grandes organisations françaises est la méthode SAFe (Scaled Agile Framework) car elle est la plus efficace et simple à mettre en œuvre.
SAFe est un dérivé de SCRUM qui s’applique à l’échelle d’une entreprise ayant plusieurs produits ou projets qui ont, ou peuvent avoir, des fortes dépendances et des besoins d’interactions.
Les principes fondamentaux de la méthode SAFe
- Adopter une vision économique pour prendre des décisions à tous les niveaux de l’organisation et prévoir des livraisons dans les bons délais, en offrant le plus de valeur possible aux clients finaux.
- Appliquer la pensée systémique dans tous les aspects du développement afin que tous les membres de l’organisation aient à l’esprit la vision globale de l’entreprise.
- Assumer la variabilité technique et du marché et toujours prévoir d’autres options pour réagir vite et efficacement en cas de fausse route.
- Construire des cycles d'apprentissage rapides et intégrés pour que le produit soit développé de manière incrémentale, avec une valeur ajoutée à chaque sprint et des retours des clients finaux à intégrer dans la solution au fur et à mesure.
- Fixer des jalons pour évaluer le travail et s’assurer de la qualité et la robustesse du système.
- Visualiser et limiter le travail en cours et la taille des lots afin de rationaliser le travail, optimiser les processus et permettre un flux continu de réalisation.
- Appliquer la cadence et synchroniser avec la planification transverse, afin que toutes les équipes travaillent de manière synchronisée en sprint, avec transparence, partage et collaboration.
- Booster la motivation des collaborateurs en leur partageant de manière transparente la vision produit et les objectifs stratégiques du projet, et en favorisant l’autonomie totale sur leurs périmètres de compétences.
- Décentraliser la prise de décision, les dirigeants doivent conserver leur pouvoir de décision sur les sujets stratégiques, et permettre aux équipes de décider des orientations à prendre sur les autres sujets plus opérationnels.
La méthode SAFe intervient à différents niveaux dans l’organisation
La méthode SAFe peut s’appliquer sur 3 niveaux de l’entreprise :
- Niveau Portfolio : l’ensemble de l’organisation est drivée par les directives générales du top-management (enjeux métiers, stratégie IT,…) qui donnent les grandes orientations du programme.
- Niveau Large Solution ou Programme : les équipes sont coordonnées et cadencées dans des trains (60 à 100 collaborateurs par train) ayant des dépendances et devant avancer au même rythme.
- Niveau Essential ou Equipe : il s’agit des équipes Agiles au sein des trains, qui sont organisées en SCRUM et doivent évoluer au même rythme.
Ainsi, la méthodologie SAFe ajoute une couche de communication et de contrôle qui permet de piloter et mener à bien des projets de grande envergure. SAFe apporte aussi plus d’alignement, de synchronisation, de transparence et de qualité quand la méthode est bien maitrisée.
Les rôles, processus et rituels SAFe
SAFe est organisé sous l’acronyme ART - Agility Release Train - qui travaille généralement en Release d’une cadence de 10 semaines, découpées en 5 sprints de 2 semaines :
- Avant le début du premier sprint de la release, une journée est consacrée au PI Planning (Program Increment Planning), rituel rassemblant toutes les équipes et parties prenantes pour se synchroniser sur les objectifs de la Release, les roadmaps des équipes et traiter les dépendances.
- A la fin de la Release, une journée est dédiée à la Système Démo, pour présenter le travail de toutes les équipes aux parties prenantes et récolter le plus rapidement des retours pour les incrémenter aux prochain PI.
Néanmoins lors des sprints qui composent la release, les équipes respectent les rituels SCRUM. Ce n’est pas parce qu’il y a des rituels de synchronisation globale qu’à l’échelle de chaque équipe, il n’y a pas de démos et de rétrospectives. SAFe permet de donner un rythme uniforme à l’ensemble des équipes et d’assurer le bon traitement des dépendances entre elles.
En plus des rôles SCRUM prévus au sein des équipes Agiles (appelées “squads”), 3 autres rôles interviennent au niveau du train et contribuent à assurer une exécution réussie de l’ART :
- Le Release Train Engineer (RTE) est l’équivalent du Scrum Master à l’échelle du Train : il facilite l’avancée du train, prépare les rituels au niveau train (PI Planning et System Démo), gère les dépendances et les risques.
- Le Product Manager (PM) est l’équivalent du Product Owner à l’échelle du Train : il doit créer le meilleur produit possible pour ses utilisateurs en commençant par la définition de la vision produit, la roadmap et les macro-fonctionnalités à développer.
- Le System Architect/Engineer est l’équivalent du Lead Tech à l’échelle du Train : il est responsable de définir et partager une vision technique et architecturale au ART afin de garantir que la solution soit performante et réponde aux objectifs.
Si les équipes sont trop importantes (plus de 150 personnes) alors on pourra monter à un niveau supérieur en regroupant plusieurs “trains” ensemble sous le nom de Solution Train avec de nouveau rôles (Solution Train Manager / Solution Train Engineer...)
Les avantages et inconvénients de la méthode SAFe :
Avantages |
Inconvénients |
Aide les équipes cross-fonctionnelles à travailler ensemble autour d’un projet ou produit commun.
|
Peut sembler trop complet ou trop rigide pour être Agile et apporte moins de flexibilité que SCRUM ou encore KANBAN |
Permet d’apporter plus de transparence au programme en partageant la vision business du top management à tous les collaborateurs. |
Peut-être complexe à appliquer sans formation SAFe, si on veut respecter tous les principes de la méthode. Peut-être complexe à appliquer sans formation SAFe, si on veut respecter tous les principes de la méthode. |
Fonctionne dans les entreprises qui travaillent déjà à tous les niveaux avec philosophie Agile.
|
Organisation très Top-down, qui part de la vision du top-management, ce qui laisse peu de place à la personnalisation ou l’adaptation à des niveaux plus bas dans l'organisation.
|
Permet d’uniformiser une approche Agile au niveau de l’entreprise et d’embarquer toutes les parties prenantes.
|
Peut-être trop évasive, à cause du focus fait sur la “big picture”, les phases de planification peuvent être rallongées, les rôles plus figés et le Time to Market réduit |
Permet de livrer fréquemment des produits à plus grande valeur ajoutée pour le client final. |
|
Met en avant l’aspect humain (VS technologie) et booste la motivation des collaborateurs en promouvant l’autonomie et la responsabilisation. |
|
Les équipes sont composées de toutes les expertises qui leur permettent d’être indépendantes. |
|
Permet d’anticiper et d’identifier les dépendances entre les équipes et de prendre des mesures préventives. |
|
Quelle méthodologie choisir pour structurer son projet ?
Il n’y a pas de méthodologie meilleure qu’une autre. Il convient de choisir la méthodologie la plus adaptée aux caractéristiques du projet, aux enjeux, contraintes et à la taille de l’organisation.
Les éléments à prendre en compte pour faire un choix éclairé :
- Le contexte de mise en œuvre et la complexité de l’organisation
- La taille et la structure : Combien d’employés travaillent dans l’entreprise / organisation ?
- Le type et l’objectif de projet à gérer
- Les dépendances simples ou compliquées cross équipes
- Le niveau d’implication de la direction dans le projet
Faire le bon choix entre les méthodologies SCRUM, KANBAN et SAFe
Critères |
SCRUM |
KANBAN |
SAFe |
Le contexte de l’organisation |
- Organisation pas ou peu Agile, qui a besoin d'une méthode structurée pour se lancer dans l’Agilité
- Organisation relativement silotée. |
- Organisation relativement Agile, qui a déjà éprouvé des méthodes Agiles et en maîtrise les principes fondamentaux.
- Organisation silotée. |
- Organisation ayant déjà éprouvé l’Agilité, au moins à l’échelle d’équipes, qui souhaite opérer une transformation digitale d’ampleur.
- Organisation ayant accès à une formation SAFe.
- Organisation peu silotée. |
La taille de l'équipe |
- Petite équipe de 7 à 10 personnes, ayant toutes les compétences nécessaires en son sein. Les rôles SCRUM peuvent facilement être déclinés des rôles existants dans l’équipe. |
- Petite à moyenne équipe (<15 personnes), auto organisée, adaptable et expérimentée, ayant toutes les compétences nécessaires au développement du produit. |
- De nombreuses équipes qui collaborent autour d’un même projet (>30 personnes). Toutes les compétences nécessaires au projet sont présentes dans l’entreprise, et les rôles SCRUM/SAFe peuvent facilement être déclinés des rôles existants dans l’équipe. |
Le type et l'objectif du projet
|
- Projet avec un fort enjeux de satisfaction utilisateurs, ou l’objectif principal est de réaliser de manière incrémentale le produit avec la plus forte valeur ajoutée pour l’utilisateur.
- Projet nécessitant une mise en visibilité forte et fréquente auprès des parties prenantes. |
- Projet avec un fort besoin de flexibilité, soumis à d’importants et fréquents changements, où l’enjeux principal est de pouvoir s’y adapter en permanence.
- Projet nécessitant une production répétitive (projets de support ou de maintenance) qui requiert un flux continu d’éléments et une charge de travail dynamique. |
- Projet regroupant plusieurs équipes travaillant sur un bout de la solution finale, avec de forts enjeux de synchronisation entre elles.
- Projet avec un enjeux de satisfaction utilisateurs et de réduction du Time to Market.
- Projet nécessitant une mise en visibilité forte et fréquente auprès des parties prenantes.
- Particulièrement utile lors de transformation digitale d’ampleur. |
Les dépendances cross-équipe |
- Projet ayant quelques dépendances à suivre et traiter avec d’autres équipes ou entités de l’organisation |
- Projet ayant peu de dépendances à traiter avec d’autres équipes ou entités de l’organisation |
- Projet en très forte dépendance entre les équipes et avec d’autres entités de l’organisation. |
Le niveau d'implication de la direction dans le projet |
- Direction impliquée dans le projet, qui porte la vision du projet, avec un besoin de reporting régulier et de transparence sur les réalisations. |
- Direction impliquée dans le projet, ayant besoin de visibilité sur les réalisations à faire, en cours et terminées |
- Direction fortement impliquée dans le projet, dont les directives et la vision business guident les travaux de réalisation. |
Tu as désormais toutes les clefs en main pour structurer tes équipes en choisissant la méthodologie Agile la plus adaptée à tes besoins et objectifs !
Ce qu'il faut retenir des méthodes agiles
- Les méthodes Agiles donnent de la fluidité aux processus, de l’autonomie aux collaborateurs, de la visibilité aux parties prenantes et de la valeur ajoutée aux clients finaux. Encore faut-il choisir la méthode la plus adaptée à son contexte et ses objectifs.
- Les méthodes SCRUM et KANBAN sont pertinentes à mettre en place à l’échelle d’une équipe produit travaillant sur un projet nécessitant des livraisons fréquentes et qualitatives, et une visibilité accrue donnée aux parties prenantes.
- La méthode SCRUM est particulièrement adaptée aux équipes produit débutant dans l’Agilité et travaillant sur des projets avec de forts enjeux de satisfaction utilisateurs.
- La méthode KANBAN est plutôt recommandée aux équipes produit ayant déjà éprouvé l’Agilité et travaillant sur des projets avec de forts besoins de flexibilité.
- La méthode SAFe représente une bonne alternative à SCRUM, à l'échelle d’organisations ayant plusieurs équipes en charge d’un même produit avec de forts besoins de synchronisation entre elles.