Avoir une idée de projet est déjà une grande étape. Mais comment être certain qu’elle réponde au besoin de potentiels futurs utilisateurs et s’assurer qu’on ne passe pas à côté d’éléments clés (ou au moins minimiser les potentielles fausses routes 😉) ?
Ivan Lellouch, co-fondateur de CaRool mais aussi Product Manager nous raconte son expérience !
Il nous dévoile comment il est passé de l’idée au lancement d’un Proof of Concept (POC) auprès de ses premiers utilisateurs !
We ask : Bonjour Ivan, peux-tu te présenter en quelques lignes ?
Ivan : Bonjour, j’ai eu un parcours scientifique qui m’a mené en école d’ingénieur. Alors que j’étais à deux doigts de me lancer dans une thèse en mathématiques, j’ai préféré me lancer dans la vie active et travailler sur la donnée. Ma mission était de comprendre comment mieux utiliser les données au service des enjeux business.
Encore aujourd’hui, j’aime travailler sur les sujets data & IA.
We ask : Quel est ton parcours ? Quand et comment t’es-tu spécialisé dans l’univers du produit ?
Ivan : J’ai atterri dans le produit comme beaucoup par hasard ;). J’étais consultant en Business Intelligence (BI) et sentais que j’avais fait le tour de mon poste et que j’avais besoin d’évoluer sans savoir réellement comment. Je suis assez curieux de nature et j’aime apprendre. Alors, le jour où mon patron de l’époque m’a proposé un poste dans l’équipe Produit, j'ai accepté mais je n’avais aucune idée de ce que c’était. J’ai appris sur le tas avec peut-être le bon mentor, je crois !
Aujourd’hui je suis très épanoui pour travailler dans le Produit : j’ai trouvé le mix parfait entre liberté d’être créatif et rigueur du développement informatique.
We ask : Pourrais-tu nous présenter CaRool ?
Ivan : CaRool est une application. C’est le Shazam et Doctolib … du pneu ! Les automobilistes téléchargent CaRool sur leur mobile lors de la remise de leur véhicule par un professionnel de la location longue durée ou un gestionnaire de flottes (notre cœur de cible). Ils prennent des photos de leurs pneus afin que notre IA (Intelligence Artificielle) puisse les analyser et identifier les références exactes ainsi que les niveaux d’usure. Cette étape d'identification qui fonctionne presque de manière instantanée, est ce qu’on appelle “Shazam”. Régulièrement, l’application notifie l’utilisateur de vérifier l’usure de ses pneus. Cela permet, de ne jamais oublier (ou presque) ce détail qui peut engendrer de mauvaises surprises.
Si l’IA détecte une forme d’usure, alors l’application CaRool recommande de les changer. Notre solution géocalise l’utilisateur et le redirige vers un centre proposant les services nécessaires, (Doctolib du pneu) pour prendre un rdv digital. Les informations sont partagées entre les différents acteurs, que ce soit l’utilisateur, le centre de réparation etc., afin de pouvoir anticiper certaines actions à venir et gagner du temps, comme sur la commande d’une référence précise de pneu par exemple
Par conséquent, Carool permet de simplifier et digitaliser le parcours client et ainsi garantir sa sécurité.
We ask : Comment cette idée t’est-elle venue ? Quelles ont été tes sources d’inspiration ?
Ivan : L’idée ne vient pas de moi mais de mon mon associé, Jean-Denis, qui a travaillé durant 25 ans en lien avec le marché du pneumatique. Il a donc relevé de nombreuses problématiques qui étaient à ce jour inexploitées. Quand on prend de la hauteur, on identifie rapidement un problème fort à résoudre, autour du manque de connaissance de l’automobiliste (ex : référence et usure), ce qui guide aujourd’hui notre démarche;
Le saviez-vous ?
We ask : Peux-tu nous décrire quelles ont été les premières étapes qui ont permis de valider ou non tes premières idées (questionnaires, interviews...).
Ivan : Nous avons identifié une frustration client (60% des automobilistes ont une mauvaise expérience client lors du changement de pneu) et nous avons voulu créer un produit qui, à la fois simplifie la vie de tous (automobilistes et professionnels dans le secteur de l’après-vente automobile) et qui améliore la sécurité des conducteurs. Pour valider notre idée et jauger de l’intérêt pour ce produit, nous sommes retournés à la source en réalisant une phase de discovery. Nous avons interviewé un large groupe d'utilisateurs potentiels (ages, sexe, fonction, fréquence d'utilisation, nombre d'années de conduite) sur leurs besoins et attentes.
L’objectif de cette phase de discovery était de valider nos premières hypothèses et de recadrer le problème sur quelque chose d’actionnable qui réponde à notre cible.
We ask : Suite à ces premières étapes d’investigation, quel(s) moyen(s) as-tu utilisé pour tester tes premières hypothèses ?
Ivan : Suite aux différents échanges que nous avons eu avec les potentiels utilisateurs et stakeholders, nous avons ciblé les principales fonctionnalités indispensables au bon fonctionnement d’une première version et la création d’un parcours qui soit le plus simple possible. Ensuite, nous avons réalisé des maquettes sur lesquelles nous avons réalisé des tests afin de valider et itérer certains aspects du parcours. Ces différentes phases d'itérations, ainsi que la Discovery fait en amont, nous ont permis de se projeter, et donc de valider d’autant plus le concept.
Enfin, c’est à travers un POC via une application de démo, créée en No-Code, qu’on a pu obtenir le dernier niveau de validation. “Dans tous les cas, on sait que la vérité est chez l’utilisateur final. Donc, toutes les démarches visent à tendre vers le moment où un vrai utilisateur va être confronté au service. C’est là réellement qu’on a une validation”.
We ask : Au cours des différentes étapes, quelles ont été les principales difficultés rencontrées ?
Ivan : L’une des plus grandes difficultés est d'accepter qu’une hypothèse ne soit pas la bonne. Les interviews le disent, le marché le dit, les données le disent, pourtant on peut rester persuadé d’avoir raison. Et là, il n’y a pas de vérité absolue, il faut savoir prendre du recul, accepter de s’adapter et trouver le bon axe d’approche pour réussir son projet. Pour nous, la plus grande difficulté est d’être présent pour l’utilisateur au bon moment : on veut que l’utilisateur soit, avec son smartphone, devant sa voiture, et prenne le temps de prendre ses pneus en photo.
We ask : Où en es-tu aujourd’hui ?
Ivan : notre MVP est prêt à être utilisé. A travers des campagnes de prévention sur la sécurité routière, nos clients (entreprises de location de voiture ou gestionnaires de flottes automobiles) mettent à disposition de leurs employés et de leurs propres clients, un service qui leur permet d’analyser leurs pneumatiques, et donc de rouler en toute sécurité.
We ask : Aurais-tu des conseils pour les personnes souhaitant développer / mettre en forme une idée ?
Ivan : D'abord, il faut croire en ses idées. Ensuite il est nécessaire de se poser les bonnes questions et être capable d'identifier les risques potentiels.Dans les faits, il faut confronter cette idée le plus possible, en parler autour de soi, la mettre en œuvre de différentes manières, afin de pouvoir la confronter aux utilisateurs finaux dès la création d’un POC puis MVP. Eux seuls confirment si c’est une bonne idée !
Ce qu'il faut retenir de la construction d'un POC à l'image de CaRool :