Le Product Manager est le chef d’orchestre de l’équipe produit. Comme tout leader, gouverner par la peur ou par excès d’autoritarisme n’est jamais une solution pérenne ou souhaitable. A l’inverse, favoriser l’émulation, l’équité, libérer la parole sont souvent de bonnes alternatives. Néanmoins, il n’est pas toujours évident de savoir comment procéder. Certaines techniques d’ice-breaker aident à instaurer des climats de confiance et à faire naître des synergies, permettant d’insuffler une dynamique collective, prérequis essentiel à la naissance d’idées créatives. S’appuyer sur le collectif permet de confronter les points de vue : d’antagonismes peuvent naître des idées hors du commun.
Le Product Manager est le garant de la cohésion et de la collaboration au sein de l’équipe produit : il donne la direction à suivre et favorise l’émulation et la confiance entre les membres de son équipe.
Néanmoins, instaurer un climat de confiance n’est pas toujours aisé : chaque personne de l’équipe a sa personnalité, ses attentes, ses freins. Le Product Manager doit faire montre de leadership pour guider l’ensemble des membres de l’équipe dans la même direction, et assurer l’égalité entre ses membres.
L’ice-breaker peut aider le Product Manager dans l’accomplissement de cet objectif.
L’ice-breaker est avant tout nécessaire dans les ateliers ponctuels et non récurrents. En effet, il n’est pas nécessaire pour des réunions quotidiennes ou régulières, tels le daily meeting, la sprint review ou le technical refinement. Idem pour des réunions portant sur un sujet spécifique, où peu de personnes sont amenées à prendre la parole. Par exemple, lorsqu’un Data Product Manager présente une analyse chiffrée, ou qu’un Lead Tech expose la stratégie technique à mener pour élaborer une fonctionnalité, l’ice-breaker n’a pas de sens.
L’ice-breaker est a contrario particulièrement nécessaire dans des ateliers où la collaboration et la créativité sont souhaitées, où il est question d’exprimer son avis, où l’amélioration continue est recherchée.
Pour être manichéen, à la question « dois-je faire un ice-breaker », il serait possible de répondre ainsi : « la réunion est-elle purement technique ou opérationnelle ? ». Si la réponse est oui, l’ice-breaker est hors-propos. En revanche, si la réponse n’est pas un « oui » tranché, la question mérite d’être débattue. Voici quelques exemples de cérémonies qui peuvent exiger un ice-breaker :
Avant de débuter une session d’ice-breaker, le Product Manager doit se poser quelques questions essentielles :
Répondre à ces quelques questions permettra au Product Manager de mieux cerner le profil des participants, d’identifier les objectifs et attendus de la réunion, et de choisir ainsi le meilleur format d’ice-breaker.
Plusieurs outils, tels Miro, Kahoot ou Mentimenter, permettent de préparer un ice-breaker. En fonction du type d’ice-breaker qu’il souhaite mettre en place, le Product Manager peut choisir l’outil le plus approprié.
Voici quelques scenarii d’ice-breaker.
Tous ces exercices visent à favoriser l’esprit de projection, à permettre aux participants de dire quelque chose d’eux-mêmes, sans que cela ne prenne une tournure trop personnelle. Chacun peut révéler une partie de sa personnalité, avec humour, sans tomber dans l’écueil de la confidence. L’ice-breaker peut ainsi créer un climat de complicité, favorable à l’obtention de résultats pour la réunion qui s’ensuit.
Avant de débuter l’ice-breaker, le Product Manager peut expliquer aux participants sa démarche. Ainsi, il explique tout d’abord l’objectif de la réunion et son déroulé. Il enchaîne ensuite sur le fait que la réunion va débuter par un ice-breaker qui n’excèdera pas X minutes. La durée de l’ice-breaker doit être relativement courte : idéalement, elle doit représenter 10% à 15% du temps total de la réunion, en fonction du nombre de participants. Pour une réunion d’une heure, cela signifie donc 6 à 9 minutes. En effet, l’ice-breaker n’est pas l’objet de la réunion, il est simplement un moyen de faciliter son bon déroulé.
Le Product Manager expose ensuite l’objectif de l’ice-breaker. Il peut alors bien préciser qu’aucune information personnelle n’est exigée des participants, mais que l’objectif est avant tout de favoriser l’émulation et la bonne entente professionnelle, en s’appuyant sur un exercice ludique et humoristique. Il rappelle les objectifs de l’ice-breaker :
Au sein d’une équipe produit, plusieurs personnalités peuvent se côtoyer. Certains sont introvertis, d’autres extravertis. Certains aiment prendre la parole, d’autres éprouvent de l’angoisse à s’exprimer à l’oral. Toute la finesse du Product Manager réside en sa capacité à comprendre les dynamiques à l’œuvre au sein de son équipe.
Le but de l’ice-breaker est de renverser les tendances habituelles de l’équipe, où ce sont toujours les mêmes qui donnent leur avis, afin de permettre à chacun de s’exprimer et d’être entendu, de façon équitable.
Le Product Manager peut ainsi mettre en place des règles simples : à chacun est attribué un temps de parole. La parole circule d’un membre à l’autre. Tout le monde participe à l’ice-breaker et est traité de la même façon, avec le même temps de parole, quelle que soit sa position hiérarchique dans l’équipe. Chaque intervention est écoutée avec bienveillance.
Pour un ice-breaker réussi, certains écueils sont à éviter. En voici quelques-uns :
Bien utilisé, un ice-breaker est un outil formidable qui favorise l’expression de soi dans un contexte bienveillant, qui respecte la délimitation nécessaire entre vie personnelle et vie professionnelle, qui fait naître un climat de confiance, propice à l’émergence d’idées créatives.
Le Product Manager dispose de nombreux moyens à sa disposition pour mettre en place un ice-breaker réussi, à condition de respecter certains prérequis :